Les vegans ont-ils conscience de participer à la destruction de la biodiversité?
Intervention de Wally Rosell
Intervention de Wally Rosell
Wally Rosell a été un des responsables (français) du réseau europeén Natura2000 au sein du Ministère de l’Ecologie
En dehors du livre “Éloge de la passe”, il a co-rédigé deux autres ouvrages : “Espagne’36, les affiches des combattant-e-s de la liberté” et “La lutte des signes, un siècle d’autocollants politiques”.
« Je n’ai rien contre les végétariens, ni contre les végétaliens, leur choix est respectable et à respecter. Je soutiens aussi toutes les actions qui contribuent au bien-être des animaux et des êtres humains. Je combats tout ce qui appartient à l’élevage intensif taylorisé produisant les dégâts que nous connaissons sur la planète. Simplement je vous propose un débat autour de ce que je considère comme des contradictions dans la mode « vegan » et qui –à mon sens- aboutissent à l’inverse de ce que recherchent les défenseurs de la nature.
Par exemple, je pense que mettre sur le même plan, l’impact d’un élevage « paysan » dans le bocage ou dans les Pyrénées et les dévastations liées à l’industrialisation de la filière « viande » en Amérique du sud procède de la mauvaise foi. Pour moi, c’est assimiler l’activité d’une Amap libertaire à celle de « Monsanto » ou mettre la librairie libertaire Publico et Amazon dans le même sac au prétexte qu’elles vendent toutes les deux des livres.
La suppression de la viande, du lait, du fromage, du miel, etc. des marchés, c’est la disparition de l’élevage. Or, il est connu que l’élevage issu d’une agriculture paysanne respectueuse des Hommes et de la nature, est un des leviers essentiels du bon état de la biodiversité de notre planète, donc de son climat. A L’inverse, il est prouvé que la culture du quinoa et des lentilles sont devenus des catastrophes pour les populations locales et pour le climat.
Je ne dis pas qu’il faut continuer à sur-consommer de la viande, je prétends qu’il faut débarrasser l’élevage du capitalisme et que ce n’est pas la consommation raisonnée de viande qui est à combattre mais le capitalisme dans sa totalité. Les 10% les plus riches polluent huit fois plus que les 10% les plus pauvres. Leurs profits pourrissent la terre et détruisent nos vies.
A travers quelques exemples (et contre-exemples) je vais essayer d’étayer cette thèse qui peut paraître pure provocation. »
Wally Rosell
Date : le 5 mars 2020
Horaires : 18h30 – 20h
Lieu : Cité Allende – Salle audiovisuelle – Lorient