Germaine TILLION (1907-2008), femme de courage et d’exception : ethnologue dans les Aurès algériens en 1933, résistante (réseau du Musée de l’Homme), emprisonnée, sur dénonciation, à la Santé en 1942, et à Fresnes, déportée à Ravensbrück (n° 24588), dont elle reviendra et portera témoignage en écrivant, pendant sa captivité et grâce à la complicité de ses camarades de camp, l’opérette « Le Verfügbar aux Enfers ». Opérette qui sera créée en juin 2007 au Théâtre du Châtelet, (elle est alors âgée de cent ans), et interprétée par les élèves de l’École de Musique et de Danse de Lorient le 4 décembre 2010, au Grand Théâtre. « J’ai écrit cette opérette, dit-elle, une chose comique, parce que je pense que le rire, même dans les moments les plus tragiques, est un élément revivifiant. On peut rire jusqu’à la dernière minute ».

Elle a traversé le XXème siècle en s’engageant pour la justice et la vérité, luttant contre le nazisme, contre l’univers concentrationnaire partout où il se trouve, contre la torture, contre l’oppression des femmes, pour la décolonisation, contre l’esclavage, pour la défense des sans papiers. Toujours et sans arrêt combative, elle fut une conscience dans ce siècle d’horreurs et d’ignominie.

Elle retournera sur le terrain, en Algérie, entre 1958 et 1960, en mission pour créer des contacts en vue des négociations de paix. De 1962 à 1974, elle part pour des missions au Moyen Orient et en Extrême Orient, en Afrique, dans les pays du Maghreb, infatigable dès lors qu’elle croit pouvoir être à quelque chose utile.